Thèses

« Urbanisme rural sous influence métropolitaine. Ressources et épreuves des pratiques planificatrices locales en Île-de-France et en Loire-Atlantique. » 


BIOGRAPHIE DE CAMILLE LE BIVIC

Camille Le Bivic

Elle s’intéresse aux politiques publiques, aux pratiques et aux dispositifs d’aménagement du territoire et d’urbanisme dans les espaces ruraux. Titulaire d’un diplôme d’architecte HMONP, elle a ensuite effectué un doctorat à l’université Paris-Saclay et à l’INRAE (2017-2020), financé par l’ADEME, au sein de l’UMR SADAPT. Elle a également mené une recherche postdoctorale à l’université Gustave Eiffel (2020-2023). Actuellement, elle travaille au sein de la FNSafer sur des sujets opérationnels et de recherche en matière de gestion des terres agricoles et de changements d’usages. 

Quels sont les principaux objectifs et résultats de la thèse ?
CLB

Elle porte sur les pratiques d’urbanisme dans les espaces ruraux sous influence métropolitaine, à la fois soumis à des enjeux d’accès au logement et de préservation des espaces naturels et agricoles. Comment des territoires ruraux et sous influence métropolitaine sont-ils redéfinis localement par la planification d’urbanisme ? Quelles modalités de coopération, de négociation ou de résistance peut-on observer entre ces acteurs dans le processus de définition d’un projet de territoire ? Quels effets ces modalités peuvent-elles avoir sur les acteurs et la transformation des espaces ? 

Pour comprendre et décrire les processus d’urbanisation dans ces espaces, nous avons étudié les stratégies et les pratiques des acteurs locaux en matière d’urbanisme dans les régions francilienne et nantaise. Cette recherche s’est appuyée sur des analyses quantitatives (de règlements d’urbanisme et permis de construire) et qualitatives (60 entretiens semi-directs auprès d’acteurs locaux tels que des élus, des techniciens et des aménageurs urbains privés). 

Trois résultats peuvent être soulignés. 1) L’urbanisation nouvelle est caractérisée par un report spatial au-delà des aires généralement considérées comme « sous influence » urbaine. 2) Les municipalités coopèrent en matière de planification d’urbanisme quand bien même le refus d’un document intercommunal est revendiqué. 3) Le document réglementaire local fait preuve d’une plasticité qui est mobilisée par les acteurs publics locaux, à rebours d’une approche de « laisser-faire » qualifiant souvent l’urbanisme rural (Le Bivic et Melot, 2020). Cette recherche invite aussi à mieux prendre en compte les initiatives individuelles, en particulier celles des propriétaires fonciers, pour comprendre les conflits d’usage des sols et les décisions de planification locale (Le Bivic et al. 2021). 

Pourquoi avez-vous sollicité l’ADEME et qu’a apporté cette collaboration à vos travaux ?
CLB

Le programme Thèses de l’ADEME est un cadre dans lequel mon projet de recherche s’inscrivait complètement. Parallèlement, le soutien de l’ADEME représentait un atout pour orienter la recherche à partir de retours d’expériences. En effet, l’ADEME est une institution reconnue pour son travail et son expertise sur l’aménagement du territoire, l’urbanisme durable, le suivi de la mise en oeuvre de politiques nationales et l’accompagnement d’expérimentations. Enfin, cette recherche doctorale a été entièrement financée par l’ADEME (sans cofinancement). Les marges de manoeuvre en matière d’investigation et la confiance accordées par l’Agence ont grandement contribué à l’élaboration d’une méthode originale et à l’obtention des résultats. 

Comment les résultats ont-ils été valorisés ?
CLB

Les résultats ont été valorisés de plusieurs manières : publication d’un chapitre d’ouvrage, d’articles dans des revues scientifiques et de transfert, communications en France et à l’étranger, enseignements délivrés à des étudiants en tant que vacataire au sein d’universités.